Fendre l’armure est un roman contemporain écrit par Anna Gavalda et publié aux éditions le Dilettante en 2017. Il fait 288 pages.
On me demande d’écrire quelques mots pour présenter mon nouveau livre aux libraires et aux critiques et, comme à chaque fois, ce sont ces quelques mots qui sont les plus difficiles à trouver. Je pourrais dire que c’est un recueil de nouvelles, que ce sont des histoires, qu’il y en a sept en tout et qu’elles commencent toutes à la première personne du singulier mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens.
De vrais gens. Pardon, de vraies gens. C’est une faute que j’avais laissée dans mon manuscrit, « la vraie vie des vrais gens », avant que Camille Cazaubon, la fée du Dilettante, ne me corrige : l’adjectif placé immédiatement avant ce nom se met au féminin. Quelles gens ? Certaines gens. De bonnes gens. Cette règle apprise, je suis allée rechercher tous mes « gens » pour vérifier que tous s’accordaient bien et j’ai réalisé que c’était l’un des mots qui comptait le plus grand nombre d’occurrences.
Il y a beaucoup de « gens » dans ce nouveau livre qui ne parle que de solitude. Il y a Ludmila, il y a Paul, il y a Jean (!) et les autres n’ont pas de nom. Ils disent simplement « je ». Presque tous parlent dans la nuit, pendant la nuit, et à un moment de leur vie où ils ne différencient plus très bien la nuit du jour justement. Ils parlent pour essayer d’y voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l’armure.
Tous n’y parviennent pas mais de les regarder essayer, déjà, cela m’a émue. C’est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu’ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens, de nouvelles gens et c’est eux que je vous confie aujourd’hui.
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J’ai récemment eu l’occasion de voir le film adapté d’Ensemble c’est tout. Outre le fait que j’ai été autant bouleversée par film que le livre, j’ai eu envie de continuer à découvrir l’autrice (vous me direz, mes lectures me semblaient toutes fades…) j’ai donc jeté mon dévolu sur son dernier né, Fendre l’Armure. Je ne fais pas durer le suspense plus longtemps, j’ai passé un superbe moment de lecture, à la limite du coup de cœur.
Ce livre est en réalité un recueil de plusieurs nouvelles, toutes débutant par « Je » et dont les prénoms ne sont jamais cités (sauf dans deux cas il me semble). Chaque personnage nous livre une part de sa vie (un petit peu comme dans Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part) et surtout un moment où il s’est senti fragile et vulnérable. Au contact d’une personne ou d’un événement particulier ou tragique par exemple. Nous découvrons donc les personnages sous des jours différents, et forcément, leur vulnérabilité, leur détresse et leur tristesse font que la lectrice émotive que je suis s’est attachée à eux d’une telle force que j’ai vidé la moitié d’une boîte de mouchoirs.
« Nous ne savions rien l’une de l’autre sinon que nous étions toutes les deux du genre à verser quelques larmes au-dessus d’un comptoir en zinc un matin d’hiver à Paris. »
On est bouleversés par les situations des uns, on rit devant les paroles des autres, on est touchés, chamboulés par les histoires qui, chacune à leur manière nous font quelque chose de particulier et restent au fond de nous.
Chaque situation est singulière, à l’instar des personnages qui la vive. L’amour est très présent, mais sous différentes formes : l’amour familial, l’amour tout court, l’amour d’un soir, d’un temps, qui dure, l’affection et la complicité également mais également les liens forts qui unissent deux personnes et qui ne sont pas forcément de l’amour…
La plume d’Anna Gavalda est toujours aussi bouleversante et je pense que si ce n’était pas elle qui avait écrit ces nouvelles, leur impact aurait été moindre. Les mots sont forts, ils nous ébranlent et nous saisissent. Chaque mot nous fait quelque chose, il nous touche (positivement ou non d’ailleurs), nous émeut, nous fait rire. Certains passages sont vraiment beaux au point qu’on veuille les noter pour ne pas les oublier…
Les fins des nouvelles sont également bien trouvées. Soit elles sont à l’image de l’histoire : heureuse, triste… Soit elles sont complètement hors de propos et sont vraiment très drôles.
« Ho, protestas-tu, je n’en suis qu’au préambule, là. C’est après que ça devient triste. Garde un peu de larmes pour plus tard sinon tu ne vas pas compatir comme il faut et je serai déçue. »
En conclusion : ♥♥♥♥♥ J’ai vraiment adoré ce recueil, tant par les histoires, les émotions que j’ai traversé pendant ma lecture que la plume de l’autrice. Encore une fois j’ai été bouleversée mais j’ai tout autant ris au éclat.
Je pense que, pour l’objectivité, on repassera… Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre et, de manière plus générale, de découvrir les œuvres d’Anna Gavalda.
Par Nina.
J’adore Anna Gavalda depuis longtemps ! je pense que je vais aussi l’aimer celui ci 🙂
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Je l’ai trouvé très réussi et super émouvant ce livre-ci ! 🙂 Je te souhaite de tout coeur de l’aimer autant que moi !!! 🙂
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