Découvrons… Anna Gavalda

Saez – Au cimetière des amours

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Depuis le temps que je vous parle d’elle, il fallait bien que je lui dédie un article complet ! Anna Gavalda, cette autrice qui, avec un roman peut me faire passer par toute une palette d’émotions : de la joie, de la peine, de la colère aussi… Je peux aussi bien rire et, deux pages plus loin, me mettre à pleurer comme une madeleine. Je connais très peu d’auteurs capables de me faire cet effet là, c’est donc légitime qu’Anna Gavalda ait une place toute particulière dans mon coeur.

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« On ne voulait pas recommencer les mêmes erreurs alors on en a fait d’autres… »

Je l’ai découvert tout d’abord avec son roman Ensemble c’est tout. Je vous en ai parlé dans de multiples tags, ce roman est l’un de mes romans doudous, celui auquel j’aime penser lorsque je n’ai pas toujours le moral et que je suis prête à relire lorsque j’ai une panne de lecture. Pour moi qui ne relis jamais mes livres, c’est pour dire. La force de ce roman, c’est surtout ses personnages. Ce sont eux qui font tout, tant par leur diversité, que leur caractère, que leurs fêlures et j’en passe et des meilleures.

 » Et puis, qu’est-ce que ça veut dire, différents ? C’est de la foutaise, ton histoire de torchons et de serviettes…
Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences…  » Camille dessine. Dessinait plutôt, maintenant elle fait des ménages, la nuit. Philibert, aristo pur jus, héberge Franck, cuisinier de son état, dont l’existence tourne autour des filles, de la moto et de Paulette, sa grand-mère. Paulette vit seule, tombe beaucoup et cache ses bleus, paniquée à l’idée de mourir loin de son jardin.
Ces quatre là n’auraient jamais dû se rencontrer. Trop perdus, trop seuls, trop cabossés… Et pourtant, le destin, ou bien la vie, le hasard, l’amour -appelez ça comme vous voulez -, va se charger de les bousculer un peu. Leur histoire, c’est la théorie des dominos, mais à l’envers. Au lieu de se faire tomber, ils s’aident à se relever. »

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« Quand je te regarde, j’ai mal au bide comme devant dix mille personnes, s’il te plaît, arrête ça et prends-moi dans tes bras… »

Ensuite, après moultes recommandations de ma mère et après me l’être fait offrir par une proche, j’ai lu J’aimerais que quelqu’un m’attende quelque part. Il s’agit d’un recueil de nouvelles donc, qui dit nouvelles dit très souvent difficultés à s’attacher aux personnages mais pourtant ici, cela n’a pas été le cas : les personnages nous livrent leurs pensées, nous parlent de choses plus ou moins futiles, et ces petits passages de leur vie nous touchent forcément.

« Les personnages de ces douze nouvelles sont pleins d’espoirs futiles, ou de désespoir grave. Ils ne cherchent pas à changer le monde. Quoi qu’il leur arrive, ils n’ont rien à prouver. Ils ne sont pas héroïques. Simplement humains. On les croise tous les jours sans leur prêter attention, sans se rendre compte de la charge d’émotion qu’ils transportent et que révèle tout à coup la plume si juste d’Anna Gavalda. En pointant sur eux ce projecteur, elle éclaire par ricochet nos propres existences. »

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« Le courage de s’affronter au moins une fois dans sa vie. De s’affronter soi, soi-même. Soi seul. Enfin »

Je l’aimais est, à l’heure actuelle le roman auquel j’ai le moins accroché, surtout pour l’histoire qui, je pense, ne m’a pas vraiment parlé. Le personnage de Chloé m’a beaucoup touchée, ses filles également, mais moins le personnage de son beau-père et c’est assez embêtant puisqu’il est assez central dans l’histoire.

« On biaise, on s’arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier.
On la caresse, on la dresse, on s’y attache. C’est la vie. II y a les courageux et puis ceux qui s’accommodent. C’est tellement moins fatigant de s’accommoder…  » A-t-on le droit de tout quitter, femme et enfants, simplement parce que l’on se rend compte – un peu tard – que l’on s’est peut-être trompé ? Adrien est parti. Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Le père d’Adrien apporte à la jeune femme son réconfort.
À sa manière : plutôt que d’accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n’en a pas été capable. Tout au long d’une émouvante confidence, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa vie, il a tout gâché. »

Couverture Fendre l'armureRésultat de recherche d'images pour "anna gavalda fendre l'armure"

« Si j’avais su que je l’aimais autant, je l’aurais aimé encore davantage. »

Fendre l’armure, son tout dernier né et également recueil de nouvelles, m’a également beaucoup plu. Les petites nouvelles sont cette fois-ci centrées sur la faiblesse, la vulnérabilité… Tous ces moments où l’on se sent seul ou meurtri et, en le lisant on passe par tellement de sentiments qu’une fois le livre fini, on ne sait plus trop où l’on en est. Il fait partie de l’un de mes livres favoris, malgré un propos plutôt lourd.

On me demande d’écrire quelques mots pour présenter mon nouveau livre aux libraires et aux critiques et, comme à chaque fois, ce sont ces quelques mots qui sont les plus difficiles à trouver. Je pourrais dire que c’est un recueil de nouvelles, que ce sont des histoires, qu’il y en a sept en tout et qu’elles commencent toutes à la première personne du singulier mais je ne le vois pas ainsi. Pour moi, ce ne sont pas des histoires et encore moins des personnages, ce sont des gens.
De vrais gens. Pardon, de vraies gens. C’est une faute que j’avais laissée dans mon manuscrit, « la vraie vie des vrais gens », avant que Camille Cazaubon, la fée du Dilettante, ne me corrige : l’adjectif placé immédiatement avant ce nom se met au féminin. Quelles gens ? Certaines gens. De bonnes gens. Cette règle apprise, je suis allée rechercher tous mes « gens » pour vérifier que tous s’accordaient bien et j’ai réalisé que c’était l’un des mots qui comptait le plus grand nombre d’occurrences.
Il y a beaucoup de « gens » dans ce nouveau livre qui ne parle que de solitude. Il y a Ludmila, il y a Paul, il y a Jean (!) et les autres n’ont pas de nom. Ils disent simplement « je ». Presque tous parlent dans la nuit, pendant la nuit, et à un moment de leur vie où ils ne différencient plus très bien la nuit du jour justement. Ils parlent pour essayer d’y voir clair, ils se dévoilent, ils se confient, ils fendent l’armure.
Tous n’y parviennent pas mais de les regarder essayer, déjà, cela m’a émue. C’est prétentieux de parler de ses propres personnages en avouant qu’ils vous ont émue mais je vous le répète : pour moi ce sont pas des personnages, ce sont des gens, de réelles gens, de nouvelles gens et c’est eux que je vous confie aujourd’hui.

***

Je suis tombée amoureuse de la plume de cette autrice. Singulière, forte, poignante. Même un livre auquel je n’accroche pas forcément, par sa plume il aura un rendu des plus magnifiques. Et c’est vraiment ce que j’aime avec cette autrice. Ses mots font de suite mouche, ils sont touchants, beaux et forts et laissent une trace jusqu’au plus profond de nous.

« Elle pleure parce que son cœur s’est remis à battre aujourd’hui alors qu’elle n’y croyait plus depuis longtemps. »

Vous l’avez compris, Anna Gavalda est une de mes autrices préférées et je ne cesserai jamais de vous recommander ses romans. Si vous aimez les contemporains (ou non d’ailleurs) vous passerez obligatoirement un bon moment de lecture et vous pouvez trouver de magnifiques citations dans les romans.

Vous pouvez retrouver ma chronique sur :
Fendre l’armure
Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part

Dans ma PAL :

Couverture L'échappée belleCouverture Billiehttps://i0.wp.com/img.livraddict.com/covers/217/217105/couv14876808.jpg

« On ne peut jamais prévoir. Ni comment les choses vont se dérouler, ni pourquoi des trucs tout simples prennent soudain des proportions démentes. »

Par Nina


10 réflexions sur “Découvrons… Anna Gavalda

    1. Je te remercie ! J’ai mis beaucoup de coeur à l’écrire ! 🙂
      Elle a cette particularité de parler de choses « simples » avec des mots qui font systématiquement mouche c’est fou ! Quels titres as-tu lu ? 😀 Peut-être les reprendras-tu plus tard après tout ! Il faut laisser le temps au temps, tu as peut-être laissé de côté pour mieux reprendre ensuite ! 😉

      J’aime

  1. J’ai moi aussi découvert Anna Gavalda avec Ensemble, c’est tout qui est juste sublime. Il m’a complètement transportée et j’avais très envie ensuite d’en découvrir davantage sur l’auteure. J’ai donc lu Je l’aimais que j’ai beaucoup plus apprécié que toi apparemment. J’ai été très intéressée par l’opinion des deux protagonistes. Par contre, depuis, soit je reste sur ma faim soit je n’accroche pas du tout aux romans de Gavalda comme avec l’Echappée belle et Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. Et maintenant, je suis moins envieuse de découvrir ses nouvelles sorties…

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    1. Ça me fait plaisir que l’on soit d’accord sur Ensemble c’est tout ! 🙂
      Je sais que Je l’aimais a été un coup de cœur pour beaucoup de monde, pour des raisons souvent similaires aux tiennes… Je n’ai pas du tout réussi à accrocher avec le personnage du beau père de Chloé moi !
      Je n’ai pas encore lu « L’échappée Belle » personnellement donc je ne peux pas donner d’avis dessus. Franchement je pense que si tu devais lui redonner une chance, tu devrais essayer avec Fendre l’armure. Je l’ai préféré à Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, j’ai trouvé les nouvelles encore plus touchantes !
      Je te souhaite vraiment de retrouver un Gavalda qui te convienne ! 🙂

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On en discute ? ;)