N’oublie Jamais est le premier tome de la trilogie Nevernight écrite par Jay Kristoff et publié en français aux éditions De Saxus. Ce premier livre compte 762 pages en version papier.

Dans un pays où trois soleils ne se couchent presque jamais, une tueuse débutante rejoint une école d’assassins, cherchant à se venger des forces qui ont détruit sa famille.
Fille d’un traître dont la rébellion a échoué, Mia Corvere parvient de justesse à échapper à l’anéantissement des siens. Livrée à elle-même et sans amis, elle erre dans une ville construite sur les ossements d’un dieu mort, recherchée par le Sénat et les anciens camarades de son père.
Elle possède un don pour parler avec les ténèbres et celui-ci va la mener tout droit vers un tueur à la retraite et un futur qu’elle n’a jamais imaginé.
À 16 ans, elle va devenir l’une des apprentis du groupe d’assassins le plus dangereux de toute la République : L’Église rouge. La trahison et des épreuves l’attendent dans les murs de cet établissement où l’échec est puni par la mort. Mais si elle survit à cette initiation, Elle fera partie des élus de Notre-Dame du Saint-Meurtre, et elle se rapprochera un peu plus de la seule chose qu’elle désire : la vengeance.
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Par où commnencer ? J’ai repéré Nevernight dans un rayon de ma librairie parmi les nouveautés. Pensée bassement matérialiste si on veut mais dès que j’ai vu la couverture, je me suis dit : il me faut ce livre. Le résumé a achevé de me convaincre et j’ai craqué deux mois après avoir croisé la route de Nevernight pour la première fois. Le coup de coeur qui en a résulté ne m’a pas laissé la même impression que les autres. Qu’on soit clair : j’ai adoré ce livre. Mais je l’ai savouré. Souvent je commence lentement les livres pour finir par les manger tout cru en un grand rush final tellement je veux connaitre la suite. Je me suis refusée à le faire et je pense avoir eu raison. Oui je pense commencer par là : Nevernight est un livre et c’est l’histoire d’une vengeance. C’est un livre qui peut sembler dur à certains passages. Et c’est un livre qui vous emporte.
Ne jamais reculer
Ne jamais avoir peur
Ne jamais oublier
Nevernight vous emporte dans un monde où le soleil ne se couche jamais ou si peu qu’on parle de « non-nuit » et de « vrainuit » (qui n’arrive que tous les trois ans pour ainsi dire). Cet univers – d’inspiration romano-vénicienne libre – est terriblement bien décrit par Jay Kristoff et c’est peut-être même ce qui m’a conquise en premier lieu. L’auteur ne nous propose pas des créatures originales, ne réinvente pas complètement la fantasy mais en se basant sur notre réalité, il transforme juste suffisamment d’éléments – les noms de peuples, les contrées, la mythologie – pour nous défamiliariser et nous projeter dans tout autre chose. J’ai adoré décourvir ce monde grâce aux notes de bas de pages du narrateur. Au départ, elles m’ont quelque peu détasbilisée car elles sont écrites sur le ton de l’humour et vous coupent dans votre élan (en plus de parfois ne pas du tout être en accord avec la scène lue). Je m’y suis faite progressivement et surtout l’inconfort du début a vite cédé la place au plaisir d’apprendre toujours plus de petites anecdotes sur Sépulcra, les Dwemerii, ou encore les trois soleils (aussi appelés les yeux) du dieu Aa qui règne les pays conquis par la République d’Itreya.
Plus la lumière est brillante, plus noires sont les ombres.
Dans cet univers, l’histoire se focalise sur un point précis : l’existence de l’Église Rouge, une église dédiée à la femme du dieu-soleil Aa : Niah, la déesse de la nuit alias Notre-Dame-du-Saint-Meurtre. L’Église forme donc et attribue des missions à ses assassins tout en étant considérée comme une menace hérétique – et à mon avis une menace tout court – par la République d’Itreya. J’ai beaucoup apprécié le mélange religieux-politique qui se dégage de tout ça. La République d’Itreya n’est pas dépeinte comme parfaite et n’avait pas vocation à l’être dès le départ. La vendetta de Mia est toute personnelle et l’est d’autant plus qu’au final dans ce livre, aucun des personnages ne peut prétendre au titre de saint. En suivant Mia dans sa découverte de l’Église, on s’enfonce progressivement dans le monde du meurtre et on apprend à ses côtés à devenir ‘le parfait assassin’. L’histoire est ponctuée de flashbacks du passé de Mia que l’on (re)découvre en même temps qu’elle, alors qu’elle surmonte ses peurs et change pour survivre à sa formation. C’est un parallèle que j’ai trouvé très intéressant et il rythme le récit : on apprend à connaitre une Mia qui n’existe plus, une Mia qui en plein chnagement et on découvre la Mia qui pourra potentiellement devenir une « Lame » au service de Notre-Dame-du-Saint-Meurtre.
Fer, verre ou acier, ce dont elle était faite n’avait plus aucune importance. C’était ce qu’elle deviendrait en tuant ce garçon qui compterait vraiment.
Le deuxième gros point fort du livre – que je m’attendais à retrouver – est l’écriture de Jay Kristoff. De cet auteur, j’avais déjà lu (et chroniqué) La Guerre du Lotus, un autre énorme coup de coeur qui vous fait passer par toute une gamme d’émotions inimiaginable, et son style m’avait déjà marquée. Jay Kristoff a un pouvoir incroyable d’immersion et de description avec son style, il dit exactement ce dont vous avez besoin pour vous laisser emporter par l’histoire. J’ai trouvé la traduction très bien en ce sens – malgré une ou deux coquilles – et j’ai été happée dès le premier chapitre qui est magistralement construit en un jeu de miroir entre deux situations (j’essayerais de vous en faire découvrir au moins un bout dans Premières Lignes, c’est vraiment superbe à lire). Là où j’ai eu quelques réserves, c’est sur la traduction des noms propres, je pointerai ici surtout une chose : dans la traduction française, la capitale de la République d’Itreya s’appelle « Sépulcra » et en anglais c’est « Godsgrave ». Si au départ cela peut paraitre anodin et que la logique du traducteur est très compréhensible, je trouve tout de même que l’on perd quelque chose car ce nom aura a son importance.
Non.
Ne regarde pas.
J’ai mis l’accent plus haut sur le côté « école d’assassins ». Les personnages ne sont pour autant pas dépourvus d’humanité même si je vous conseille de choisir avec précaution ceux auquels vous vous attaché.e.s (j’en ai moi-même fait les frais pour un personnage dans lequel je voyais beaucoup de potentiel et dont notre connexion s’est interrompue prématurément – prévisible avec tous ces assassins dans le coin !). Je pense que l’histoire de Tric et de Mia a aussi cet avantage de les rendre humains et plus « profonds ». Cette relation est une erreur et elle engendre des émotions complexes qui rendent Mia plus attachante, en particulier à la fin. Autre personnage très important et presque onmiprésent : Gentilhomme, le non-chat (ou plutôt un chat fait d’ombres) qui est toujours avec Mia depuis que son pouvoir sur les ténèbres s’est éveillé. Gentilhomme est à la fois son ami, son complice, son conseiller et la petite voix sarcastique dans votre tête qui vous dit que vous devriez VRAIMENT arrêter de déconner. Je l’ai adoré et j’ai adoré le duo qu’il forme avec notre héroine, toujours seule sans jamais l’être.
Quand tout est sang, le sang est tout.
Je terminerai cette déjà assez conséquente chronique sur un mot sur l’intrigue. Plusieurs choses se mêlent : le passé de Mia que l’on découvre, sa progression pour rejoindre l’Église Rouge puis dans sa formation au sein de cette institution dans laquelle il ne se passe pas des choses très nettes. Mia n’enquête pas à proprement parler mais certains éléments sont disséminés au fur et à mesure du récit pour nous livrer un joli final qui m’a surprise sur pas mal de points. En parallèle de tout cela, la quête de vengeance mais aussi de réponses de Mia sur sa propre nature d’enténébrée – quelqu’un ayant la faculté de manipuler les ténébres (une hérétique surpême attention !) avance et croise les autres intrigues. Bref vous l’aurez compris, pas de repos pour les braves et même si l’action n’est pas omniprésente, la tension et l’envie de connaitre la suite, elles, ne m’ont pas quittée au fil de ma lecture ! Je pense avoir aussi réussi à autant apprécier ce roman car je me suis forcée à ne pas aller trop vite et à intégrer toutes les informations données, à m’imprégner également de l’atmosphère propre à cet univers que j’ai trouvé tout simplement fascinant.
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En conclusion : ❤ ❤ ❤ ❤ ❤ J’ai passé un moment formidable avec Nevernight et j’ai vraiment hâte de continuer ce voyage avec Mia, Gentilhomme et Eclipse. Ce premier volet de leurs aventures laisse présager une suite grandiose – le narrateur ne faisant pas vraiment de mystères quant au destin de Mia. Ça a été un plaisir de la voir grandir et évoluer et je pense que sa quête de réponses ne fait que débuter. De manière plus générale, Nevernight est le genre de fantasy que j’apprécie beaucoup car ce n’est pas une série trop longue (trilogie !) avec une telle multitude de personnages que vous vous y perdez. Je me suis attachée à Mia, une anti-héroïne sous bien des aspects mais très vivante et singulière tant dans ses défauts et ses qualités. Si vous cherchez un livre avec une bonne intriguant et un univers exaltant et que les pavés ne vous font pas peur … lancez-vous sans hésiter !
Par Sophie.
J’espère tellement l’aimer autant que toi et suis pressée de rencontre ce non-chat et complice de l’héroïne 🙂
Je crois que c’est la première fois que je vois quelqu’un apprécier les nombreuses notes de bas de page qui semblent vraiment avoir décontenancé pas mal de lecteurs…
En tout cas, très chouette chronique !
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Je croise les doigts pour toi alors ! 🙂
Alors pour les notes de bas de page elles m’ont quand même un peu posé problème au départ mais comme plus j’ai d’informations sur l’univers, mieux je me porte, je suppose qu’à un moment, il s’est produit un déclic miracle … Mais sinon pour ne pas être interrompu.e, on peut les sauter, ce sont surtout des anecdotes drôles, rien de vital pour l’histoire (même si c’est dommage 🙂 )
Merci beaucoup ❤
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Je pensais les sauter, mais finalement, je suivrai ton exemple, sauf si je sens que ça risque de trop me couper de ma lecture…
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À tester en direct alors 🤗
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C’est la première fois que je lisais un livre de l’auteur et vu le coup de cœur que j’ai eu pour Nevernight, je ne compte pas m’arrêter sur ma lancée. Je suis tombée très rapidement sous le charme de Mia, j’ai adoré tous les autres personnages et l’intrigue au sein de l’Église rouge m’a totalement transportée. Tout comme le passé de Mia. 😍
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J’ai lu la Guerre du Lotus du même auteur et c’était juste … parfait ❤️ Je ne sais pas lesquels de ses autres séries ont été traduites à part celle là ! Une chose est sûre : c’est vraiment un auteur qui mérite d’être lu 😍
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Je ne connais pas encore La Guerre du lotus mais j’en ai déjà entendu pas mal de bien. Pour ses autres sagas, il a co-écrit Illuminae et Aurora squad.
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De la science-fiction non ? J’avoue que je suis moins fan ! ^^’
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Aurora squad, oui. Pour Illuminae, je ne sais pas si c’est de la sf ou du fantastique pour le coup.
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