Premières Lignes #18

Bonjour, bonjour ! Je continue donc à vous parler de mes dernières lectures en attendant de faire peut-être des articles plus complets via ce rendez-vous. J’ai choisi ne série d’une autrice que j’apprécie tout particulièrement, Rachel Caine. J’ai découvert ces romans par la série Les Vampires de Morganville qui est une de mes préférées et j’ai repris récemment Les Gardiens des Éléments dont je vous présente le tome 1, La Maitresse du Vent. J’ai littéralement redécouvert cette série puisque je ne gardais pas un souvenir exceptionnel des deux premiers tomes – j’en parle un peu dans un précédent bilan – et là, je suis devenue accro. Je pense que c’est une série qui mérite qu’on s’accroche car elle se bonifie vraiment avec le temps ! Je vous souhaite une bonne lecture et je l’espère une belle découverte !

Petit rappel : ce rendez-vous consiste à présenter les premières d’une de ses lectures -idéalement sa lecture en cours – et est censé être hebdomadaire mais je préfère le faire mensuel 🙂 Il a été créé par Ma Lecturothèque et je vous ai mis la liste des participant.e.s en bas d’article. Bonne lecture !

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BULLETIN N° 1
Frais et nuageux,
une probabilité de quatre-vingts pour cent d’orages,
modérés à forts, en milieu d’après-midi.

Dieu merci, c’est bientôt fini ! me dis-je en passant à toute vitesse devant le panneau qui signalait l’entrée dans la ville de Westchester, dans le Connecticut. La circulation était cauchemardesque, sans surprise, puisqu’on était encore à l’heure de pointe. Je dus maîtriser mon impatience et jouer du frein tout en cherchant la sortie. On se calme, tout sera revenu à la normale dans quelques petites minutes.
Bon, d’accord, j’étais un peu trop optimiste. Assez irréaliste aussi, puisque je ne m’y connais pas vraiment en ce qui concerne fe «normal». À charge de défense, j’avais besoin de m’appuyer sur tout l’espoir dont j’étais capable à ce moment-là. Cela faisait plus de trente heures que je fonctionnais à l’adrénaline et au mauvais café. l’étais debout depuis si longtemps que mes yeux me donnaient l’impression d’avoir pris un bain de sable et de Tabasco. Il me fallait du repos. Des vêtements propres. Une douche. Et pas forcément dans cet ordre ;
Mais avant, je devais rejoindre le type qui allait me sauver la vie.
Depuis la sortie, et en dépit des interruptions énervantes des feux rouges, je trouvai mon chemin jusqu’au quartier résidentiel que je cherchais. Sur le bout de papier froissé posé sur mes genoux, je vérifiai les numéros des maisons et finis par me garer devant une belle demeure de style colonial, le genre d’endroit qu’un agent immobilier qualifierait de «idéal première acquisition». Des tulipes d’un rouge flamboyant étaient plantées de manière artistique sous les fenêtres; même le gazon paraissait sage. Bizarre. Je me serais attendue à trouver Lewis Levander Orwell, l’homme le plus puissant du monde, dans nombre d’endroits … mais vraiment pas ici. La banlieue chic ? C’est une plaisanterie !
Mes ongles rongés tambourinèrent sur le volant. Je pesai le pour et le contre, et finis par ouvrir la portière et sortir de la voiture.
Dès que je mis le pied par terre, le sentiment d’euphorie que j’avais éprouvé en entrant dans la ville s’évapora pour rejoindre les gaz d’échappement. Trop de stress, pas assez de sommeil, trop de peur.
À propos de peur … Comme je sentais le vent me souffler dans le cou, je me tournai vers l’est. Un orage s’annonçait, aussi majestueux qu’une montagne pourpre; de gros cumulonimbus s’empilaient à la façon d’un carambolage sur une autoroute. Je savais que, comme tous les orages, il ressentait ma présence. Il ne fallait pas traîner: je devais quitter Westchester avant que ce truc ne se décide à frapper. Depuis que j’avais quitté la Floride, les perturbations remontaient le long de la côte et me suivaient. Et, pour ne rien arranger, il s’agissait peut-être du même orage qui me traquait depuis le début.
Cela arrivait parfois. Ce n’était jamais bon signe. Non seulement je ne pouvais rien y faire pour l’instant, mais en plus j’avais des problèmes bien plus importants à régler. Au bout l’allée en dur, trois marches bordées de géraniums dans des pots en terre cuite, et une grande porte blanche. Je frappai et attendis, en me balançant sur mes talons de huit centimètres, lesquels commençaient d’ailleurs à m’évoquer un accessoire de la collection printemps-été de l’Inquisition. Un manque de prévoyance de ma part, certes. D’un autre côté, je m’étais attendue à une petite réunion de travail sympa, pas à une fuite désespérée à travers le pays. J’étudiai un peu ma tenue et fis la grimace : mon joli chemisier bleu en polyester tenait encore le coup, mais ma jupe beige en lin était cauchemardesque. Tant pis. J’aurais été ravie que Lewis fonde de désir en me voyant, mais je me résignerais de bonne grâce à ce qu’il se contente de me sortir de ce pétrin. Silence. Je mis mes mains autour de mes yeux et tentai de voir à travers une vitre pas faite pour ça. De ce que je distinguais, il n’y avait aucun mouvement à l’intérieur. Avec le pressentiment de plus en plus prononcé d’une catastrophe imminente, je me rendis compte que je n’avais pas envisagé un seul instant la possibilité que mon chevalier servant ait pu quitter son château. De nouveau, je frappai à la porte, regardai à travers la vitre opaque et appuyai sur la sonnette qui retentit sans que rien ne bouge. La maison paraissait normale. Normale, et tout à fait déserte.
Dans le quartier, Westchester semblait profiter du soleil prin-tanier. Les gens se promenaient, les enfants faisaient du vélo et les chiens couraient la langue pendante. À l’intérieur de la maison régnait un silence hivernal. Je regardai dans la boîte aux lettres. Vide. Soit il était passé chez lui plus tôt, soit il ne recevait plus de courrier du tout. Pas non plus de journal sur la pelouse.
L’alternative devant laquelle je me trouvai était simple: soit j’avais de nouvelles idées sur les endroits où continuer ma recherche, soit je me couchais par terre pour me laisser mourir. Je décidai de fouiner encore un peu ici. Malheureusement, l’herbe était humide, et mes chaussures n’étaient pas faites pour les chasses au trésor. Avec moult jurons, glissades et efforts pour sortir de trous aussi profonds que mes talons, je fis le tour de la propriété.
Cette résidence semblait transmettre un message de type «ne m’approchez pas», le signe qu’on l’avait armée de protections et de dispositifs de surveillance. J’en vérifiai néanmoins les fenêtres, effectivement toutes sécurisées. Le jardin agréable et extrêmement soigné donnait l’impression qu’il était l’œuvre de professionnels du jardinage et non d’un simple amateur des plantes. Lewis avait installé un joli petit atelier tout au fond, dont une moitié était consacrée à la menuiserie et l’autre à l’artisanat magique: celle-ci était si bien protégée que j’eus tout juste le temps d’y jeter un œil avant d’être obligée de battre en retraite pour éviter de me faire éradiquer.
C’était puissant, ce qui me convenait tout à fait: j’avais désespérément besoin de quelqu’un puissant.
Je frappai à la porte de derrière et, là aussi, je jetai un coup d’œil par la vitre. Pas le moindre mouvement. Je pouvais voir le salon, décoré à la mode « américain normal et standard», comme sorti tout droit d’un magazine d’aménagement d’intérieur. Si Lewis vivait ici, il était bien plus ennuyeux que ce que je pensais.
J’avais un tas d’astuces dans ma poche, mais rien qui ne m’aide à forcer l’entrée. Ma maîtrise de l’eau et du vent me permettait de détruire une maison, mais pas d’ouvrir une porte. J’aurais pu faire éclater une averse de grêle (allez, une toute petite!) qui aurait cassé une ou deux fenêtres… mais non, ça aurait été mal. En plus, je me ferais sans doute attraper avec un tour aussi voyant. Je me rabattis donc sur des tactiques humaines plus courantes. Je lançai une pierre contre la fenêtre.
Évidemment, j’étais sûre que ça ne marcherait pas. Toutefois, on peut dire que cela eut un effet: la pierre rebondit à un centimètre de la vitre, sur une surface caoutchouteuse et invisible, puis la porte de derrière s’ouvrit bruyamment. — Oui ? grogna le type qui bloquait le passage. Il était grand, et par là je veux dire immense, bronzé, chauve, avec deux boucles d’oreilles en or qui luisaient dans le soleil matinal de Westchester. Par-dessus ses muscles saillants, il portait un gilet mauve orné de broderies dorées. J’eus une impression d’un pantalon sombre, mais je n’osai pas baisser les yeux. Ce qui n’était pas si grave: son torse valait incontestablement le coup d’ceil. Des pectoraux carrément divins !
C’était bien ma chance. Lewis avait laissé un djinn chez lui, son système d’alarme personnel et mystique.

***

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Par Sophie.