Four Dead Queens par Astrid Scholte

Ruelle – Game of Survival 

Four dead Queens est un roman fantasy écrit par Astrid Scholte et publié aux éditions Casterman en 2020. Il compte 576 pages.

Keralie, la plus habile voleuse des quatre royaumes, vole un jour ce qu’elle n’aurait jamais dû voler. En touchant l’objet dérobé, elle voit ce qu’elle n’aurait pas dû voir : les quatre reines de Quadara ont été assassinées. Mais la jeune fille compte bien tirer profit des informations qu’elle possède en les échangeant contre une récompense au Palais…
À condition d’y parvenir. De tromper Varin, le ténébreux (et séduisant) jeune Éonien auquel appartient l’objet volé. De semer Mackiel, le malfrat qui lui a tout appris avant de se retourner contre elle. Et surtout, d’arrêter le meurtrier.
Une course contre la mort commence pour Keralie.

« Personne ne lui disait non. Encore moins un homme. »

Je vous retrouve aujourd’hui pour parler de Four Dead Queens, un roman que j’avais très envie de lire depuis sa sortie, mais que j’hésitais à acheter, car le résumé paraissait vu et revu. Finalement j’ai fini par me lancer, et je n’ai absolument pas été déçue de ma lecture, ce fut même un bon coup de cœur.
Pour commencer, je souhaiterais insister sur le point énoncé juste au dessus : le résumé. Si vous avez lu notre bilan du mois précédent, vous avez sans doute vu que j’avais tiqué à ce sujet. Et pour cause : on nous présente Four Dead Queens comme un basique roman de Young Adult, à la Hunger Games ou Divergente (je ne vois pas ce qui vous fait dire que je n’ai pas aimé), alors que c’est bien plus que ça. Et bien mieux aussi. A côté, le résumé de la VO nous dit : « Quatre Reines mortes, trois jours pour déjouer le complot. Deux amours interdites. Une fin que vous ne devinerez jamais ». C’est bien plus alléchant non ? Et tant qu’on est à papoter travail d’édition : avez-vous vu cette sublime couverture ?

BREF.

Nous entrons dans un univers très complexe dont la capitale est Quadara. Tout autour se déploient quatre royaumes (des quadrants) tous différents : Archia un royaume centré sur le travail manuel et l’agriculture, Eonia un quadrant à la pointe de la technologie et de l’innovation, Toria le quadrant à la tête des échanges et favorisant l’exploration & Ludia « le quadrant des plaisirs ». Ces territoires sont gouvernés par quatre reines, issues de ces quadrants et qui vivent toutes dans la capitale Quadara. Comme leur fonction le demande, elles reçoivent des audiences et doivent veiller à ce que « l’âme » de leurs quadrants ne se perde pas. Par exemple, Archia qui s’attache au travail manuel ne doit pas faire usage de l’électricité. Mais les reines sont elles aussi soumises à des lois très précises : les Lois des Reines. Celles-ci sont au nombre de quinze et sont très contraignantes pour les souveraines, notamment pour qu’elles se consacrent totalement à leur quadrant.
A travers le personnage de Kéralie et tout son voyage, nous allons en apprendre davantage sur l’univers du roman, sur les spécificités de chaque quadrant … et c’est tout cela qui me fait dire combien l’univers est complexe, creusé et bien pensé. L’autrice a fait un gros travail de création, les informations sur chaque quadrant sont disséminées au fur et à mesure, et c’est un réel plaisir de découvrir tout cela.

« Ensemble, mais séparées »

Du côté des personnages je les ai trouvés globalement tous très attachants. Les quatre reines existent principalement par leur fonction : même si on nous livre leur point de vue, on en apprend très peu sur leur personnalité. Kéralie, notre héroïne, est à mon sens le personnage le plus abouti, et tant mieux puisque c’est l’héroïne. Si au départ on la sent prisonnière de sa condition, elle prend progressivement son indépendance, s’affirme par elle-même et non conformément à ce que l’on attend d’elle. Sa personnalité apporte un vent de fraicheur au roman. J’ai beaucoup aimé la suivre tout au long du livre.
Au fil de son chemin, elle rencontre Varin, un jeune homme qualifié de mystérieux ou de ténébreux, mais qui une fois encore est bien loin de tout cela. C’est un personnage qui s’affirme aussi au fil du tome, sort de sa condition et ne se conforme plus à ce qui est prévu pour lui. Par rapport à Kéralie, j’ai trouvé que le changement était moins progressif, et bien plus brutal. Quand à notre grand méchant (parce qu’il faut des grands méchants) je n’ai pas été convaincue. Il est juste là, et il est méchant. Alors il en faut des personnages méchants, et il est un bon méchant. Mais ce n’est pas le personnage qui marquera le plus ma lecture.

SPOIL
Je profite de ce passage pour parler brièvement de la romance entre Kéralie et Varin, que j’ai trouvée plutôt inutile et qui arrivait brusquement et sans préavis. Fort heureusement elle n’est pas prédominante dans l’histoire, mais alors elle survient au pire moment. Un tueur en série tourne dans le palais pour buter les reines, et alors qu’ils peuvent sauver Marguerite, les deux prennent bien le temps de se rouler un patin en remettant mignonnement la petite mèche de l’autre derrière son oreille. Ça ne peut pas attendre quelque chose comme cinq minutes ? J’avoue que je n’ai absolument pas compris ce point de l’histoire.
FIN DU SPOIL

« Les lois des Reines n’étaient pas justes. Elles avaient été établies par quatre reines en colère contre leur défunt mari qui avait failli conduire le royaume à la ruine. »

En ce qui concerne l’histoire enfin (le plus important au final) : j’ai été complètement prise dedans. Vous le savez, je suis la caution thriller ici, donc les enquêtes, j’adore ça. Et ici j’ai été servie. Si on sait dès le départ (dès le titre en fait) qu’il va y avoir un meurtre, ce qui nous importe ici, c’est de comprendre pourquoi et comment. L’autrice dissémine des indices partout dans son histoire, nous mène sur des fausses pistes… et c’est un plaisir de tourner les pages. C’est d’ailleurs pour cela, malgré son grand nombre de pages, que j’ai lu le livre aussi vite. J’avais tellement envie de voir si mes théories se confirmaient, que tant que je n’avais pas le fin mot de l’histoire, je ne pouvais pas m’arrêter de lire.

La temporalité est également un point fort de ce roman : si on sait que tout se passe sur deux ou trois jours, on a affaire à une véritable course contre la montre pour arrêter un meurtrier dangereux. Les chapitres sont courts, les points de vue alternent rapidement… on sent que l’autrice à également beaucoup travaillé cet aspect là du roman et cela rend vraiment très bien. Je suis bluffée d’un tel résultat pour un premier roman.

« A la reine en chacun de nous. Qu’elle soit courageuse, pleine d’assurance, avec des opinions bien arrêtées, jamais prête à s’excuser et déterminée à réaliser ses rêves »

En conclusion : ♥♥♥♥♥ J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce livre, j’ai été séduite par l’univers qui de prime abord parait vu et revu, mais qui s’avère beaucoup plus complexe et intéressant. Les personnage m’ont également conquise, et si j’ai trouvé deux ou trois petits défauts, j’ai vraiment eu hâte d’avoir le fin mot de l’histoire.

Par Nina


3 réflexions sur “Four Dead Queens par Astrid Scholte

  1. C’est vrai qu’au vu du résumé, je me suis dis que ça ressemblait à pas mal d’autres livres du genre, donc je ne suis pas tellement motivée à le lire pour le moment. Je trouve ça bizarre que les reines ne soient pas plus exploitées que ça vu le titre mais les points que tu soulignes donnent envie de lire ce livre.

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    1. C’était ma réticence à le lire, & ça a vraiment été une bonne surprise ! C’est un petit regret que j’ai aussi pour les reines, même si parfois on en sait un petit peu plus par le point de vue de Kéralie ! 🙂 En tout cas je te conseille de le lire, pour te faire ton propre avis, parce que les petits manques que j’y ai trouvé ne seront peut etre pas ressentis de la même façon pour toi ! 🙂

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